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Je fabrique un humain - Episode 1 : les premiers instants.

  • Photo du rédacteur: Perrine Ory
    Perrine Ory
  • 18 avr. 2024
  • 5 min de lecture

Ça fait un moment que meuuufs a été mis en stand by.

Pour pleins de raisons différentes, liés avec nos emplois du temps, nos vies, nos envies. Mais l’une d’elles, pour moi, c’est que je me suis consacrée à un autre projet. Un projet un peu inattendu, et vraiment, vraiment très prenant : un bébé.

Aujourd’hui, il a quasiment 2 ans, mais j’avais commencé à écrire toute une série d’articles sur la grossesse quand il était tout petit, et il est grand temps de les publier. Alors allons-y, je vous souhaite la bienvenue dans la merveilleuse (mais pas seulement) aventure de la fabrication d’un bébé, vue par moi.




Mon premier contact avec la maternité, c’était avec deux bandes bleues qui me dévisageaient sur une tige en plastique. Je n’y croyais pas, pourtant elles étaient bien là, plus visibles de minutes en minutes.

Elles m’annonçaient un truc que mon cerveau refusait d’envisager.

Hé meuf ! T’es enceinte.

En l’espace de deux secondes, le scepticisme a laissé sa place à une autre émotion. Une émotion qui, je ne le savais pas à ce moment-là, deviendrait ma plus fidèle alliée jusqu’à ce jour. Mais dans le genre alliée forcée, gênante, qui débarque toujours au pire moment pour vous gâcher vos meilleurs instants. Insidieuse, elle s’est invitée dans la plupart de mes nuits, réduisant drastiquement mon sommeil. Mais cette émotion, paradoxalement, c’est aussi celle qui fait de moi une mère. Vous l’avez reconnue ?

L’inquiétude.

Sa première question fut « comment va réagir D ? ». Finalement, on ne s’est jamais vraiment posé pour en parler, des enfants. Et s’il n’était pas si chaud que ça ?

Et puis est-ce que je suis vraiment enceinte en fait, ça n’existe pas les faux positifs ?

Je n’ai pas bu de l’alcool la semaine dernière ? Et s’il n’allait pas bien ?

Depuis combien de temps, il est là ? Mais est-ce que c’est le bon moment ? Qu’est-ce que je fais maintenant ? Je ne devrais pas déjà le sentir ?

Je n’ai même pas pris le temps de me demander si j’étais heureuse.





D lui, l’était. En tout cas, il n’a pas succombé à une vague de panique et ne s’est pas barré en courant, c’était déjà une victoire.

Il m’a accompagnée et guidée calmement dans les toutes premières étapes, apaisant un peu la tempête dans ma tête.

Les premières semaines, c’est le démarrage d’un long chemin pavé de prise de sang, rendez-vous gynéco, et examens en tout genre. Votre corps, qui vous appartenait exclusivement jusque-là, devient une sorte d’objet médical sur lequel vous n’avez plus autant de contrôle qu’avant. Il va être examiné, pesé, vérifié, observé (et pas les parties que vous avez le plus envie de partager, croyez-moi) pendant les 9 mois durant lesquels vous vous efforcerez de fabriquer un petit être humain.

Évidemment, ça se veut rassurant. Le but du jeu, c’est quand même que votre grossesse se déroule dans les meilleures conditions possibles et que votre enfant naisse en bonne santé.

Mais pour moi, tout ça a été source de pas mal d’angoisses et de nuits écourtées.

Ça, plus les milliers de recommandations médicales et nettement moins médicales que m’ont fait les médecins, sages femmes, échographes, gynéco, mais aussi mon entourage et Internet. Oui. Ne sous-estimez pas l’impact d’Internet aujourd’hui.

Alors pour les classiques, il y avait : Plus d’alcool (je n’en bois quasiment pas.), pas de cigarettes (je ne fume pas non plus.) plus de fromages non pasteurisé (Salut la raclette au lait pasteurisé !) plus de charcuterie (bon ben au revoir, la raclette), plus de poisson ou viande crus (bye bye sushis, bonjour steak ultra cuit) …

Puisque je ne suis pas immunisée à la toxoplasmose, on ne touche plus à la litière des chats (enfin une bonne nouvelle), et dans les 3 premiers mois, on évite de faire sa 3e dose de vaccin contre le COVID.

Dans les moins classiques, je me souviens de : « Tu devrais laver tes fruits et légumes à la javel », « Ne dors plus sur le ventre, tu vas l’aplatir », « ne croise pas tes jambes quand tu t’assois, tu vas l’étouffer », « évite la voiture, les secousses vont le décrocher », « arrête le sport, il ne va pas tenir », « mange pour deux » ou « ne mange plus, tu vas trop grossir », « pas d’ananas, tu vas faire une fausse-couche » …. Et j’en passe.


TOUT LE MONDE, je dis bien tout le monde, aura quelque chose à vous dire pendant votre grossesse. Que ce soit bienveillant ou non, vous recevrez des milliers de conseils, la plupart du temps non sollicités, qui vous ferons parfois du bien, souvent du mal, toujours douter et vous poser mille questions.

Mais j’aurais encore d’autres occasions de vous parler de l’impact de l’entourage, sur la grossesse.

Une fois ma grossesse confirmée par plusieurs prises de sang, ça ne la rendait pas plus réelle pour autant. Les premières semaines après la découverte, j’avais cette grossesse dans la tête toute la journée, mais c’était juste une idée un peu floue. Ça a pris un peu de temps avant que ça ne devienne plus concret. Et pour moi, le premier pas vers la concrétisation, ça a été la première échographie.

C’est l’un de mes souvenirs les plus prégnants, je crois. La première fois que j’ai entendu son cœur.

Tadam, tadam, tadam, tadam.

Mon bébé.




Il n’avait ni visage, ni genre, ne faisait encore partie d’aucunes de mes projections mentales, mais il avait déjà un cœur qui battait. Et c’était incroyable.

Après ça, ça a été le moment de l’annoncer à nos familles.

En général, je raconte tout à ma mère. À la moindre nouvelle, communément appelée « ratch » dans ma famille, je l’appelle et on debrief. C’est quasiment une religion. Mais là, tout était tellement nébuleux dans ma tête, que j’ai préféré garder la nouvelle pour moi tant qu’elle n’était pas à 100% confirmée. Et c’était vachement long.

Mais est arrivé le jour où enfin, on a pu l’annoncer. Et si ces moments n’appartiennent qu’à nous, et seraient de toute façon bien trop difficile à décrire précisément, je peux vous dire que c’était intense.

Quand je l’ai annoncé à mes parents, mes grands-parents, mon frère et le reste de la famille, ça a rendu les choses nettement plus réalistes. On allait tous avoir un bébé, finalement.

Mais discrètement, ça ajoutait encore une pierre à l’édifice de mon inquiétude, qui commençait à avoir de solides fondations.

C’est ça dont je me souviens, les tout premiers mois. L’inquiétude grandissante, épuisante. Le parcours médical à n’en plus finir. Une émotion énorme, partagée entre la joie et une espèce de flottement irréel... Et le fond de la cuvette des chiottes, parce que soyons très factuelle, j’ai passé mon temps à gerber.

C’est plus tard, qu’on est entré dans le vif du sujet.


 
 
 

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